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NeuroConvergences est une association loi 1901 française dirigée par et pour des personnes neurodivergentes.

 

Elle place les voix et droits neurodivergents au cœur de son action, visant à faire progresser une transformation systémique à travers l’autorepresentation, le collectif et la sensibilisation.

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Nous sommes « de trop », et allons continuer de l'être, jusqu'à ce que nous le soyons plus.

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Notre travail se fonde sur le paradigme de la neurodiversité, un cadre théorique né dans les années 1990, qui considère les différences neurologiques comme une expression naturelle de la diversité cognitive humaine, avec ses forces et défis, et qui remet en question les approches fondées sur le déficit ou la pathologisation.

 

Cette approche correspond au modèle social du handicap, qui identifie comme causes du handicap non pas l’individu, mais les obstacles structurels, l’exclusion sociale et les normes validistes. Elle est en cohérence avec les principes de la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU (CRPD), qui appelle à une transformation systémique pour garantir l’inclusion et la participation pleine et entière.

 

Lorsque nous parlons de neurodivergence, nous devons également parler de handicaps invisibles, car les besoins d’accessibilité et les capacités sont très différents pour les personnes neurodivergentes. En effet, la violence systémique subie au quotidien par notre communauté est souvent invisible.

 

Pendant trop longtemps, nous avons été silenciées, marginalisées et exclues des récits qui nous concernent directement, affectent notre inclusion et notre bien‑être. Prenons l’exemple des établissements scolaires : tous les élèves sont tenus de passer des épreuves écrites et orales dans des salles bondées, éclairées de la même lumière vive, et suivant des contraintes horaires strictes. Dans un tel contexte, les personnes neurodivergentes ont du mal à se concentrer et à « être performantes ».

 

Si une personne neurodivergente avait voix au chapitre quant à l’organisation de ces examens, ceux-ci ne se dérouleraient pas ainsi, car elle saurait d’expérience que cela ne favorise ni la réussite des étudiants neurodivergents, ni leur motivation à poursuivre des études supérieures.

 

En France, le mouvement de la neurodiversité rencontre des obstacles spécifiques : une tradition psychanalytique profondément ancrée continue à pathologiser la neurodivergence, tandis que le modèle médico‑social dominant et la tradition universaliste républicaine ralentissent historiquement le progrès.

 

NeuroConvergences trace un chemin associatif qui va au‑delà des cadres nationaux, neurotypiques, médicalisés ou corporatifs, afin de faire reconnaître formellement les neurominoritaires : des groupes de personnes dont les modes de pensée, de traitement et de fonctionnement « divergent » des normes dominantes, et qui ne devraient pas être considérées comme des « problèmes à corriger », des objets de pitié ou des fins de charité.

 

Nous croyons que les individus neurodivergents ne sont pas isolés, mais forment ensemble une neurominorité légitime de droits, de dignité et de participation civile, tout comme chacun·e. Ils/elles ne devraient pas dépendre d’une validation externe pour légitimer leur monde intérieur et pouvoir se parler en leur propre nom sur les questions qui les concernent.

 

Nous visons à lever les barrières affectives, culturelles, politiques et structurelles auxquelles font face les personnes neurodivergentes, en reliant l’expérience vécue à la théorie, l’activisme de terrain à l’engagement institutionnel, et les mouvements mondiaux aux réalités locales.

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Parce que les problèmes de neurominorité sont partagés à l’échelle mondiale, les connexions transnationales, les alliances et les conventions internationales de droits humains sont particulièrement importantes pour nous. C’est pourquoi nous utilisons le français et l’anglais dans la majorité de nos communications.

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Nos axes de travail actuels :

• Réforme législative (justice & services publics)

• Discrimination dans l’enseignement supérieur

• Sexualité et neurodiversité

• Décoloniser le mouvement de la neurodiversité

• Genre, santé reproductive et diagnostics tardifs

• Paradigme critique de la neurodiversité de seconde vague

• Approche classiste de la neurodiversité

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Notre positionnement 

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Nous reconnaissons pleinement l'existence des troubles neurologiques et de santé mentale, ainsi que la nécessité d'interventions et de traitements appropriés. Nous n'ignorons cependant pas les limites de ce discours et de cette approche.

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Les enjeux sociopolitiques liés à l'appartenance à une neurominorité sont considérables et dépassent largement les questions de médicaments, de thérapies, d'aménagements ou de journées de sensibilisation.

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Cette reconnaissance remet en effet fondamentalement en cause des croyances normatives profondément enracinées concernant l'individu, la société et le pouvoir.

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Les institutions médico-sociales ayant historiquement failli dans leur soutien aux personnes neurodivergentes, nous estimons qu'elles ne sauraient être considérées comme des arbitres légitimes de ce qui constitue ou non la neurodivergence aujourd'hui.

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Nous croyons par ailleurs que chaque personne jouit d'une autonomie personnelle et de la capacité de déterminer par elle-même, avec un regard critique, si sa différence doit être qualifiée de trouble.

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Chacune est libre de se reconnaître comme neurodivergente si son expérience vécue correspond à cette réalité. Nul besoin d'attendre deux ans pour obtenir un diagnostic. Beaucoup expriment un sentiment de dépossession face à leur propre vécu et à leurs expériences. Isolées, le discours pathologisant devient leur seul point d'ancrage possible.

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Nous considérons l'injustice épistémique comme l'une des conséquences de la violence systémique : nombre d'entre nous manquent de repères pour mener une existence que nous jugeons digne, car jamais nous n'avons été encouragées à les développer. Cette situation ne peut perdurer.

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Les professionnels de la santé mentale et les spécialistes jouent un rôle essentiel. Il est cependant tout aussi important d'encourager une remise en question permanente, une responsabilisation accrue et une prise de conscience systémique.

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De nombreux problèmes de santé mentale peuvent trouver leur résolution grâce à un meilleur soutien, une meilleure inclusion et protection, notamment par une application plus rigoureuse des lois relatives au handicap et le développement de politiques adaptées.

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Nous reconnaissons la complexité de la neurodivergence et l'absence de solution universelle. Bien que nous n'ayons pas toutes les réponses, nous sommes convaincues que les choses peuvent changer.

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Chacun mérite de vivre dans une société inclusive, réceptive et respectueuse de son droit à une existence pleine de sens et épanouissante.

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En l'état actuel, les conditions imposées aux neurominorités ne le permettent pas. Tant qu'il en sera ainsi, nous continuerons de militer pour des futurs qui, s'ils existent, ne peuvent qu'être neuro-inclusifs.

 

Si vous souhaitez nous rejoindre ou nous soutenir, merci de remplir le formulaire ci-dessous — nous serions ravi·e·s d’échanger avec vous.